Dans le milieu spirituel des formations traitant de l’ésotérisme, de thérapie alternative, de développement personnel, j’ai souvent noté que l’on y trouve plus de femmes en général. Bien sûr cela dépend toujours du type de formation proposé. Dès que l’on y trouve un peu de choses plus pratiques, plus terre à terre, plus techniques ou pragmatiques, nous avons toujours la chance de pouvoir équilibrer avec un peu plus d’hommes. Il y a bien sûr des exceptions à cela, mais c’est aussi une remarque que j’ai souvent entendu autour de moi. Il y a quantité de raisons à cela, mais ce n’est pas le sujet que j’aimerais aborder aujourd’hui. Des femmes sont très souvent venues me voir pour m’expliquer à quel point « leur mari ne comprenait rien à la vie, à la spiritualité, et qu’il serait tant qu’il s’y mette si elle ne voulait pas être trop décalée et trop en avance sur lui…… » Nous avons souvent tendance à imaginer que le monde « spirituel » est quelque chose d’autre qui nous amène vers des merveilles de plus en plus grandes et que nous ne pourrons plus jamais retourner en arrière. Ceci dans un sens est vrai, et nous pouvons imaginer une certaine frustration à ne pouvoir partager certaines choses profondes avec notre proche entourage, que nous pouvons vivre lors de séminaire, retraite ou de prise de conscience quotidienne et essentielle de la vie. Mais nous pouvons ne pas nous rendre compte que nous pouvons ainsi créer alors un nouvel abîme entre « nous » et « le monde » comme cela peut être le cas dans chaque milieu ou le sectarisme peut l’emporter sur la passion, que celui-ci soit parfois sportif, musical, religieux ou autre. Nous pouvons poindre vers une projection mentale idéale d’un devenir meilleur, mais qui ne correspond en rien au réel et à la vie telle qu’elle nous est proposée au quotidien. Ceci est souvent une étape sur la voie, ou nous pensons avoir raison, savoir ce qui est meilleur pour les autres et ce qu’ils devraient faire pour aller mieux. Mais au fur et à mesure, nous réalisons que la voie tend à nous amener plutôt en définitive en arrière, à nos vieux conditionnements et qu’elle paraît détruire les projections et mettre en pièces certains idéaux farfelus construits de toutes pièces sur des croyances et de vieilles blessures. Elle nous façonne pour nous apprendre à accepter ce qui est, et à aimer ce que nous sommes. Bien sûr, cela ne veut en aucun cas dire adhérer ou même approuver certaines situations qui nous entourent. Mais simplement comprendre que nous ne pouvons nous trouver si nous cherchons un autre point de vue que celui qui nous est présenté, et que nous ne pouvons nous accepter vraiment si nous nous imaginons être quelqu’un d’autre. Évidemment cela apparaît simplissime et évident pour le mental, mais pose souvent beaucoup plus de difficultés que nous le pensions et cela devient un travail à part entière, apprendre à être juste ce que nous sommes sans se vêtir d’apparats et de masques en tout genre. Le coupable, nous l’aurons tout de suite confondu : la peur. La peur primordiale n’est pourtant souvent pas celle que nous croyions ! Nous avons beaucoup plus peur de notre propre lumière que de notre ombre. Nous sommes habitués à nos zones ombrageuses, nos faiblesses, notre vision complaisante aux petits jugements de toutes sortes. Il est plus facile d’énoncer les défauts et les problématiques que de parler de solutions et de trouver des qualités en toute chose. Ceci est un des mécanismes de la nature qui dans l’identification nous exhorte à un certain effort pour trouver la lumière bien qu’elle soit là pourtant de toute éternité sans aucun effort ! Mais je parle là de cette peur de dire « je t’aime » dans les yeux à un ami, de s’autoriser à s’aimer sincèrement pendant juste quelques secondes….cette puissance est capable de changer et de transformer de nombreuses choses dans notre vie. Mais cette puissance nous paralyse aussi par sa force et son amour parce que nous savons que nous pouvons fondre tout entier si nous nous y attardons trop longtemps. Quand nous sommes sur le chemin, c’est pour apprendre à mieux nous connaître, pour apprendre à mieux aimer, mieux s’aimer et enlever les barrières qui nous coupent du monde que l’on a construit et des « autres » que nous avons imaginés. Ce chemin doit nous amener à accepter l’autre comme il est et non comme nous désirerions le voir. Il doit aussi nous permettre de nous sentir plus détendu et plus à-même d’accepter les différences de l’autre. Bien sûr cela n’empêche pas certains réglages et les remises en question mutuelles pour s’équilibrer. Le « niveau de conscience », si l’on peut l’appeler ainsi, dans son altitude, nous amène parfois à le confondre avec les réflexions intellectuelles qui traitent de la spiritualité, ou être liés aux activités qui tournent autour du New Age ou de notre ésotérisme national… Mais c’est surtout l’intégration dans notre cœur de ce que nous enseigne la vie, parfois aussi dans la simplicité exempte de toute discipline construite et ordonnée du « réveil de soi » que se révèlent les fruits comestibles de la floraison de notre conscience…. J’ai connu des couples avec des partenaires très différents l’un de l’autre, mais qui savaient marier cette différence par un profond respect mutuel et ainsi chacun pouvait s’épanouir sans chercher penser détenir une vérité et, ou corrompre l’autre dans son chemin ou son aspiration. Notre monde intérieur n’est pas sensé entretenir une division et nous faire souffrir indépendamment de ce qui est réellement vécu. Dans l’instant présent, il n’y a pas de but si ce n’est l’équilibre harmonieux de son bien-être, pour cela il est aussi souvent dit que le chemin est aussi la voie… François Breton