Je suis…
je pense donc je suis… ?
Je suis parce que je pense… ?
Quand je ne pense pas alors , qui suis-je ?
L’attraction et l’identification compulsive à nos pensées nous a fait oublier le fait que nous existons même dans un espace de paix sans émotion, pensée ou même action entreprise…
Quand je dors alors, qui rêve ? Le corps rêve-t’il tout seul ? Qui prend conscience alors qu’il rêve et qu’il se réveillera ?
Et au réveil qui se souvient du rêve… ?
Sommes-nous à ce point pris au piège de notre identification à ce qui est perçu pour oublier la nuit ce que nous appelons réalité dans l’état de veille ?
Nous posons-nous même la question sur ce type de phénomène tellement qu’il nous paraît ordinaire ?
Nous nous disons : la nuit je suis inconscient et je ne maîtrise rien…et la journée, je prends conscience et maîtrise ce qu’il se passe en moi….
Mais sommes-nous réellement conscients en état de veille ?
Tout laisse à croire que non….
Prenons un exemple : vous pensez réellement que c’est vous qui pensez ?
Asseyez-vous tranquillement et fermez les yeux et dites-moi si vous connaissez les prochaines pensées qui traverseront votre esprit la prochaine minute….ou simplement dans les prochaines trente secondes ?
Qui-pense alors ? Est ce vous ? Ou est-ce les pensées qui pensent à travers vous ?
Êtes vous si conscient que cela ? Maîtrisez vous réellement votre monde intérieur ? Ou votre monde intérieur vous maîtrise… ?
Si ce n’est pas réellement nous qui pensons , pourquoi croyons nous alors ce qui est pensé ? Est-ce vraiment « nous » ?
Tout porte à croire que cela n’est qu’une infime partie de nous qui s’exprime, cette partie est appelée « mental ». Bien que cette partie soit un outil de connaissance et un corps subtil précieux il porte néanmoins tout le poids de notre éducation, de nos habitudes, nos conditionnements et de nos croyances…..
Nous lui avons donné notre pouvoir au point de ne même pas le différencier de ce que nous sommes dans notre essence. Nous ne nous sommes même pas rendu compte qu’il était même devenu indépendant…
Pas une image ne lui échappe sans qu’il est son avis à donner ! Pas une action d’autrui sans qu’il cherche à jauger son utilité ! Pas une rencontre sans qu’il y recherche un intérêt….
Nous finissons même parfois par être exténués de son comportement !
Mais qui est exténué ? Encore lui même…..il est même capable de rentrer en conflit avec lui-même et de créer plusieurs mondes contradictoires qui se côtoient ….
Mais où sommes-nous dans tout cela ?
Sommes-nous lui ? Mais alors qui le perçoit et qui se rend compte de tout cela ?
Nous pourrions l’appeler « la conscience », mais cela nous avance-t’il vraiment…. ?
Nous pouvons l’observer, comme nous pouvons observer notre corps physique, nos émotions…
Mais qui perçoit cela ?
Essayez juste de fermer les yeux et prenez compte de vos sensations, vos pensées et constatez que vous pouvez les observer…
« Vous » pouvez-vous ? Dirons nous plutôt un espace les perçoit…en prend compte…
Quel est cet espace ? La conscience.. ?
Encore le mental ! Encore un mot ! Encore une case pour définir ce qui n’a pas de mot….
Nous sommes par essence un mystère,…. insaisissable par les sens ordinaires que nous connaissons…
Fermez les yeux, observez ce qui se présente et dites vous intérieurement : Qui suis-je ?
Répétez la question intérieurement et sincèrement…Non dans le but de découvrir la réponse, parce qu’elle n ‘existe pas…pas comme nous l’entendons…
Mais laissez « l’espace » se créer, et détendez vous simplement dans ce « rien » et ce « vide » qui se présente…Ne cherchez rien à comprendre ou à réaliser…cela est encore un piège du mental..
Cette méthode est appelée « l’investigation du Soi ». Elle est utilisée pour réaliser l’espace de pure conscience que nous sommes et grâce à des interrogations intimes sur notre réalité d’être , déclencher des états de profond de conscience.
Mais ne vous y trompez pas ! Même si cette méthode fait partie des techniques de jnana yoga (yoga de la connaissance) la réponse et la recherche ne doit pas être mentale !
Le mental est censé être déconnecté immédiatement par des réponses auxquelles il ne peut pas répondre ! L’espace de pur conscience peut alors apparaître…..
Un espace que nous connaissons tous,…si simple, si commun et d’apparence si monotone..dans lequel se présentent perpétuellement nos pensées pour combler ce vide qui n’est d’aucun intérêt pour lui…..
François Breton